29 novembre 2007

Petit mot sur les devoirs à la maison

Dans La Presse d'hier, Nathalie Collard se questionne sur la pertinence des devoirs au primaire. Elle n'est pas la première à le faire, ni la dernière (par exemple, voir surtout ici, et . Tout a peut-être déjà été dit à ce sujet, mais le malaise reste toujours.

Je retiens d'abord ceci de son texte:

Des recherches démontrent que l’enfant qui performe bien à l’école ne retirera pas grand-chose de la période de devoirs. Celui qui éprouve des difficultés, qui évolue dans un milieu défavorisé, ou dont les parents ne sont pas en mesure de l’aider risque pour sa part de ne pas faire ses devoirs ou alors de mal les faire. Dans les deux cas, l’exercice s’avère inutile.

Le mot «inutile» va un peu loin. Dans mon cas, quand j'étais petite, les devoirs étaient l'occasion de montrer à mes parents ce que j'avais appris. Il y a certes d'autres façons d'informer les parents sur ce que font leurs enfants en classe, mais les devoirs en sont une, même si ça fait partie des responsabilités des parents de s'informer de que son enfant fait à l'école.

Nathalie Collard souligne également, avec justesse, qu'il y a d'autres façons d'apprendre à la maison, seul, avec les frères et soeurs, en famille ou entre amis (jeux, sorties au musée, en nature, à la bibliothèque, etc.)

Son dernier argument «anti-devoirs» me plaît aussi:

La période des devoirs est également un obstacle supplémentaire pour les parents qui désirent aider leur famille à lutter contre la sédentarité. Ce temps passé assis à compléter des exercices pourrait être consacré à la pratique d’un sport, à une promenade, à une séance de natation ou de patin…

Ça serait génial si on savait que le temps libéré par le fait d'avoir moins de devoirs allait servir à bouger plus, cuisiner plus, lire plus... Mais je doute que ce soit le cas pour toutes les familles.

Je pourrai probablement en dire davantage quand mes enfants iront à l'école et qu'ils auront (c'est sûr à 100%) des devoirs.

20 novembre 2007

Choisir sa voie, malgré papa

Opération « Portes ouvertes » hier soir au Cégep de Sainte-Foy, où j'enseigne la physique depuis l'automne 2005. Pour plusieurs élèves qui termineront cette année leur secondaire, c'est l'occasion de choisir un cégep et un programme d'études. Décision facile pour la plupart, véritable casse-tête pour certains.

Je faisais partie de l'équipe d'enseignants qui accueillaient les futus collégiens et leurs parents pour répondre à leurs questions et bien sûr, vendre notre cégep et nos programmes. Voici quelques « cas » rencontrés hier, du plus simple au plus troublant. Mais dans chacun, on perçoit une crainte de se tromper, une peur de l'échec et l'angoisse devant la perspective de faire le « mauvais choix ».

J'ai une moyenne de 75% en secondaire V, vais-je réussir en Sciences de la nature?

Une réponse rassurante rend le papa tout heureux. Avec une bonne méthode de travail, de la motivation, et en utilisant les ressources d'aide dans le cégep, tout le monde peut réussir. C'est ce que je crois profondément.

Je sais que je veux être orthophoniste plus tard et c'est très contingenté. Quelle voie suivre pour avoir la meilleure cote R ?

Aie! Quelle pression sur les épaules d'une jeune fille de 16 ans... C'est parfois cruel, ces histoires de cote R (une cote Z améliorée). Tu tombes par hasard dans un groupe très fort, ça fait baisser ta cote R de 1 ou 2 dixièmes de points, et te voilà obligé de faire un détour pour arriver à tes fins professionnelles. Que répondre à ces filles (c'est souvent des filles) qui n'ont pas de plan B, sinon de leur faire la liste des services d'aide en gestion d'études, gestion du stress, aide pédagogique, etc. ?

Je ne suis pas certaine que je veuille faire mes Sciences de la nature, mais je ne veux pas me fermer de portes.

Sous-entendu: Mes parents sont ingénieurs et n'acceptent pas que j'aie envie d'aller en Sciences humaines avec maths.

C'est déplorable, mais tellement fréquent! Le papa qui accompagnait sa fille m'a discrètement demandé d'inciter sa fille à choisir les sciences, car sinon, « le retour en arrière, serait impossible », ce qui est faux, si on accepte de passer une ou deux sessions de plus au cégep. Il m'a ensuite dit: « On manque de jeunes de sciences, il faut les encourager davantage à faire des sciences. » Et après: « Je veux qu'elle se garde toutes les portes ouvertes. »

Je bouillais! C'est déjà assez difficile de choisir sa voie à 16 ans. Si en plus, il faut faire attention de plaire à son papa docteur en génie électrique et à sa maman qui est aussi ingénieure, c'est le comble!

Sur le coup, tout ce que j'ai su dire au papa, c'est que les Sciences de la nature ouvrent en effet bien des portes... à la condition d'aimer ça!

Ce que j'aurais dû lui dire, devant sa fille, c'est qu'il ne devait pas faire porter à sa fille bien aimée le fardeau de la désaffection des jeunes face aux sciences, un problème qui existe dans plusieurs pays occidentaux, il me semble.

Mais bon, hier soir, c'était une opération charme. Pas un atelier sur les aptitudes parentales pour motiver et donner confiance à leurs enfants. Ce papa aurait été mon premier client.

17 septembre 2007

Espace partagé: une autre ville se lance

Merci à Jean-Sé qui m'a envoyé cette bonne nouvelle : une petite ville allemande (13 000 habitants) éliminera sous peu tous les panneaux routiers ou marques sur la chaussée afin de devenir un immense espace partagé, concept dont j'ai déjà parlé ici.

Dès mercredi le 19 septembre, à Bohmte en Basse-Saxe, on s'affairera à supprimer les trottoirs et à remplacer l'asphalte par des chemins de pierres. Les voies cyclables et piétonnières ne seront différentes de la voie automobile que par la couleur.

Ce projet qui coûtera 2,35 millions d'euros a été rendu possible notamment grâce à l'appui de l'organisme Interreg, le Programme d’Initiative Communautaire de l’Union Européenne. On peut lire en page d'accueil du site que Interreg aide à créer des partenariats dans le but de «permettre aux régions impliquées de développer des solutions nouvelles pour relever les défis sociaux et environnementaux». Intéressant.

On en apprend plus ici au sujet de Interreg. Je ne crois pas que l'équivalent existe au Canada ou au Québec.

J'aimerais ça voir ça!

23 juin 2007

La Chine et les GES

La Chine est maintenant le pays qui émet le plus de gaz à effet de serre (GES). Au total, entendons-nous. Car pour ce qui est des émissions per capita, la Chine est encore loin du compte par rapport aux pays industrialisés tels le Canada ou les États-Unis. Par exemple, selon le gouvernement chinois, les émissions représentent 3,65 tonnes par habitant chinois, alors que celles des Pays-Bas atteignent 11,4 tonnes. Au Canada, en 1999, elles étaient de 24 tonnes par habitant. Ouf...

Ce « rattrapage » de la Chine est venu beaucoup plus rapidement que prévu: l'an dernier, l'Agence Internationale de l'Énergie, avait annoncé que la Chine devancerait les États-Unis au chapitre des émissions de GES en 2009. En 2004, on croyait que cela se produirait en 2025!

Cette hausse vertigineuse des émissions chinoises est inquiétante, d'autant plus qu'on prévoit y construire encore plusieurs centaines de centrales au charbon dans les prochaines décennies. Comme chacune de ces centrales aura une durée de vie d'environ 50 ans, on voit mal comment la Chine pourrait entrevoir de réduire un jour ses émissions...

... surtout si l'on continue de faire de la Chine « l'usine du monde»! (Cette expression vient du porte-parole des Affaires étrangères de la Chine, Qin Gang, cité dans un entrefilet du Devoir de vendredi le 22 juin 2007). La Chine est devenue notre garde-robe, notre fabricant de meubles et de jouets, et même parfois notre garde-manger. Je ne sais même pas s'il est possible de mener une vie nord-américaine « normale» sans jamais rien acheter qui provienne de la Chine.

Comment peut-on condamner les fortes émissions de GES chinoises d'un côté et y transférer la production de milliers de biens de l'autre ? Le porte-parole chinois parle d'« hypocrisie » des riches Occidentaux. On peut être en désaccord avec la Chine sur plusieurs plans, mais je ne peux que me sentir visée par cette accusation. Même si, en soit, on ne réglera jamais rien en se renvoyant la balle ainsi. On n'en est plus à trouver à qui la faute, mais plutôt à quand les vraies solutions. Sauf que c'est vraiment nous, dont moi, Sophie, de Québec, qui sommes responsables en grande partie de la hausse vertigineuse des émissions de GES en Chine.

Note: aux futures centrales au charbon chinoises s'ajouteront des centaines d'autres qui seront construites aux États-Unis ou ailleurs dans les années à venir. Lire à ce sujet: Les faiseurs de pluie, The Weather Makers, en anglais, de Tim Flannery. Excellent pour tout comprendre des changements climatiques. Courts chapitres, texte bien vulgarisé.)

24 mai 2007

Du fromage sur le barbecue!

Je n'ai malheureusement pas de photos, mais c'était bon! Du fromage Doré-Mi coupé en tranches épaisses, cuites comme telles sur les grilles, miam... C'est un fromage produit par la fromagerie La Maison Alexis de Portneuf (propriété de Saputo), une fromagerie qui nous étonne depuis quelques mois dans la famille.

Lorsque j'ai goûté au Doré-Mi pour la première fois, c'était lors d'une foire agroalimentaire à Québec, à la fin des années 90. Le fromage était alors produit par la fromagerie Cayer de Saint-Raymond-de-Portneuf, qui a changé de nom et d'image en 2005 pour devenir la Maison Alexis de Portneuf. Ce fromage a la propriété de ne pas d'étendre lorsqu'on le chauffe. Il garde sa forme. On peut dont le faire dorer à la poêle ou au barbecue.

Le Doré-Mi, c'est en fait une variation du fromage haloumi (ou haloom), originaire du Moyen-Orient. Lorsque je l'ai acheté à l'épicerie, il était à côté d'un autre haloumi, celui-là produit par la Fromagerie polyethnique de Saint-Robert au Québec. Et tout près de là, il y avait un nabulsi, parsemé de graines de nigelle (ou bénédique). J'en salive juste à y penser.

Sur le site de la Fromagerie polyethnique, on trouve des recettes à faire avec les fromages orientaux qu'elle propose. Tout a l'air si bon!

14 mai 2007

Lectures sur des femmes remarquables

J'ai récemment fait la lecture de deux romans dont le genre n'est pas celui vers lequel je suis habituellement attirée. Pourtant, ce sont des livres que j'avais eus en cadeau à Noël... à ma demande! C'est qu'on y raconte l'histoire de femmes remarquables, dont je n'avais jamais entendu parler. Deux heureuses découvertes! Vivement les tomes 2...

1re découverte: Docteure Irma Levasseur, de Pauline Gill

Saviez-vous, qu'au Québec, au début des années 1900, les enfants de moins de 5 ans n'étaient pas admis dans les hôpitaux (francophones, du moins) ? Il manquait alors de ressources et ce sont les enfants qu'on ne soignait pas. Le roman de Pauline Gill ne manque pas de souligner que cette façon de faire, si elle avait perduré, aurait difficilement permis à la nation canadienne-française de survivre...

Le roman est donc l'histoire enlevante d'une jeune femme de Québec qui, au tournant du dernier siècle, décide de devenir médecin spécialiste des enfants, malgré le fait que la plupart des universités québécoises d'alors refusent leurs portes aux femmes (ou font bonne figure en les acceptant dans les salles de cours, mais ne leur donnent pas accès aux stages, pourtant essentiels à la formation en médecine). Irma ira donc étudier aux États-Unis.

Ce livre est d'autant plus pertinent qu'il nous fait découvrir qu'Irma Levasseur est en quelque sorte la « vraie » instigatrice de l'Hôpital Sainte-Justine, à Montréal, plutôt que Justine Gaspé-Beaubien, à qui on attribue habituellement le titre de « fondatrice ». Un livre vient d'ailleurs de paraître chez Boréal au sujet de la fondation de cet hôpital dont on célèbre le centenaire cette année.

2e découverte: Les accoucheuses - La fierté, de Anne-Marie Sicotte

Ici, on entre de plein pied dans le monde des sage-femmes au Québec des années 1840-1850, en particulier dans le monde d'une sage-femme qui décide de former sa fille de 16 ans au métier. C'est l'époque où la mode des corsets faisait rage dans la bourgeoisie montréalaise: quel beau moyen pour cacher une grossesse honteuse... mais quels ravages sur les futures mamans et leur bébé!

Le livre contient une foule de détails passionnants sur les prouesses des sage-femmes de l'époque (pourquoi utiliser les forceps quand on peut faire la même chose avec des mains agiles ?), les distinctions marquantes entre les différentes classes d'habitants dans le Montréal de cette éqopque (alors la capitale du Bas-Canada), l'arrivée massive des Irlandais, l'arrogance de la médecine de l'époque face aux techniques des sage-femmes, les accrochages entre les francophones et les anglophones, etc.

Ça se lit très vite, car c'est bien écrit et que c'est toujours intéressant. Voici le lien vers une entrevue de Christiane Charette avec l'auteure et une accompagnante (une femme qui n'est pas une sage-femme mais qui assiste les femmes et leur conjoint lors de l'accouchement). Captivant!

Ces deux livres m'ont fait davatange me rendre compte à quel point les femmes ont dû se battre pour avoir accès à l'instruction, pour pouvoir choisir ce qu'elles veulent faire dans la vie. La question est aujourd'hui pas mal réglée ici, mais il reste tant de chemin à faire à tant d'endroits sur cette planète...

15 avril 2007

Bonnes nouvelles pour l'aquarium de Québec

Le Parc Aquarium du Québec connaît enfin des hausses d'affluence, selon cette nouvelle. Il faut s'en réjouir, bien sûr. On n'en fait pas mention dans l'article, mais la baisse des prix d'entrée (passée de 24$ à 15,50$ pour un adulte) n'y est certainement pas étrangère.

Je suis une habituée du Parc Aquarium depuis sa réouverture; j'y suis allée souvent pendant mon premier congé de maternité (peu après sa réouverture à la suite de rénovations majeures au début des années 2000) et j'y retourne encore régulièrement avec les enfants.

Chaque saison, je remarque des améliorations sur le plan des services offerts, notamment la zone extérieure de jeux pour enfants. Toutefois, sur le plan de la qualité de l'information scientifique offerte, je suis toujours déçue, à chaque visite.

Par exemple, comment justifier que l'affiche qui serve à présenter la pieuvre géante de l'aquarium n'ait pas été mise à jour depuis plus d'un an et demi et qu'il y soit encore écrit que le pieuvre est grosse comme un cantaloup ? Elle est pourtant gigantesque: j'estime à longueur de chacun de ses tentacules à près de 1 mètre ! N'importe quel bénévole ou employé est en mesure de coller une feuille de papier par-dessus l'ancienne pour y donner de nouveaux renseignements, il me semble. (Tiens, ça me donne envie de le faire, en cachette, lors de ma prochaine visite...)

Autre exemple: un nouveau bassin contenant des oeufs de raie dans leur pochette (Mermaid's Purse, en anglais) est apparu il y a de cela environ un an. Je me suis dit, chouette, ils auront bientôt des raies! (auxquelles on pourra peut-être toucher, s'ils y ont pensé, comme je l'ai fait dans un aquarium en Caroline du Nord...) J'y suis retournée cet hiver. Le bassin était toujours là, mais vide. Rien! Mais toujours les mêmes panneaux et les mêmes explications sur les oeufs. Pourquoi ne pas nous dire, sur un simple bout de papier, ce qu'il arrivera des raies ou ce qui leur est arrivé. Ça me fâche quand je vois des choses comme ça. C'est la base, tout de même! N'y a-t-il pas de muséologues ou de pédagogues dans la salle ?



Alors, j'y retourne, mais j'en reviens souvent déçue. Je suis déçue de voir plein de choses excitantes, mais de ne rien en apprendre, ou si peu.

Et en passant, c'était le même problème au défunt Jardin zoologique de Québec, fermé en 2006. On en ressortait tout émerveillé d'avoir un grand nombre de beaux oiseaux et animaux. Mais je n'étais jamais certaine d'en savoir plus.

15 mars 2007

Pollution lumineuse au Québec

En lien avec la note précédente, j'apporte votre attention sur la page de l'AstroLab du Mont-Mégantic qui traite de leur lutte contre la pollution lumineuse. C'est sérieux, car cette dernière pourrait compromettre, à moyen terme, les activités professionnelles de l'Observatoire, un des plus efficaces au Canada et un des observatoires universitaires les mieux équipés au monde.

On y apprend, au sujet de la pollution lumineuse qu'elle:
... croît à un rythme annuel de 5 à 10% et [qu'elle] compromet ainsi la rentabilité scientifique et la vocation de l’OMM.

... affecte la migration de certains oiseaux puisqu’ils se guident à l’aide des étoiles,
ou encore, qu’ils viennent s’écraser contre les gratte-ciel illuminés des centres-villes. À Toronto seulement, il y a 24 000 volatiles qui meurent de cette façon à chaque année.

... nuit à des insectes et des papillons qui sont piégés en s’approchant trop des zones artificiellement éclairées, causant leur perte, et fragilisant ainsi la chaîne alimentaire.

... cause la mort de bébés tortues qui ne trouvent plus leur chemin vers la mer et qui vont, par millions, vers des sources lumineuses autres que le reflet des étoiles sur la mer.

... est presque absente à Tucson, en Arizona, qui devint en 1972 la première ville (600 000 habitants) à adopter une réglementation de l’éclairage extérieur. En plein coeur de la ville, la Voie lactée est accessible à tous !
La situation au Québec? C'est catastrophique:
La Ville de Québec avec ses quelques 300 000 habitants est aussi lumineuse que Boston avec ses 5 millions d’habitants!

La Ville de Montréal est aussi lumineuse que New-York!

Comme la région du mont Mégantic demeure un des seuls endroits dans le sud du Québec où le
ciel est encore peu pollué, il importe de le préserver.

Chasse aux étoiles planétaire

Vite! Il ne reste plus que quelques jours pour enregistrer votre participation à la 2e édition de GLOBE at night, une initiative d'importants organismes scientifiques gouvernementaux.

Il s'agit de retrouver et observer la constellation d'Orion et de faire correspondre ce que vous en voyez (très peu si vous êtes en région urbaine, davantage si vous êtes en zone rurale) à des chartes pré-établies. Les étapes sont faciles à suivre (même si ce n'est qu'en anglais).

Plusieurs objectifs sont visés par cette activité à laquelle participent plus d'une centaine de pays; en particulier initier à l'observation des étoiles et faire prendre conscience du phénomène de pollution lumineuse, qui nuit à l'observation terrestre du ciel étoilé.

Comme cette activité prend fin le 21 mars, on saura bientôt qui sont les « champions » de la pollution lumineuse. Mais à ce titre, je sais déjà que le Québec fait figure de parent pauvre. On éclaire trop (nos rues, nos édifices, etc.), et surtout, on les éclaire peu efficacement. J'en reparlerai un jour.

19 février 2007

Empreinte écologique: faites le test!

L'empreinte écologique (ecological footprint, en anglais) est une mesure de l'impact de l'être humain sur la planète et ses écosystèmes.

Il existe plusieurs tests en ligne pour évaluer sa propre empreinte écologique.

J'ai trouvé celui-ci très intéressant, car il vous mène vers d'autres liens en rapport avec la notion d'empreinte écologique. Je l'ai trouvé en allant me renseigner sur le projet d'ÉcoDensité (EcoDensity) de Vancouver. Un sujet à suivre, par ailleurs...

J'ai aussi trouvé celui-ci, en français, publié par divers organismes dont la WWF, le réseau pour le Jour de la Terre et Redefining Progress (qui propose un calculateur d'empreinte écologique pour le bureau, mais seulement pour les États-Unis, on dirait).

Le résultat est donné en nombre de planètes qu'il faudrait pour réussir à offrir le même style de vie à tous les terriens. Dans mon cas, ça fait environ 5 planètes! C'est surtout ma consommation de nourriture d'origine animale (viande, oeufs, produits laitiers) et les transports en voiture (surtout pour aller à la garderie ces temps-ci; en plus, notre voiture, une familiale Subaru, consomme pas mal d'essence...) qui fait grimper le chiffre. Et le fait que nous soyons quatre à vivre dans un espace de 180 mètres carrés n'aide pas non plus...

14 février 2007

Des fleurs « équitables » ?

C'est la Saint-Valentin! Que ferez-vous de spécial pour cette journée ?

Les traditionnels offriront sans doute des chocolats ou de jolies fleurs. Si vous avez la graine écolo en vous, peut-être prendrez-vous le temps de trouver du chocolat équitable. C'est de plus en plus facile à trouver. Mais des fleurs équitables, ça existe ? Très peu, semble-t-il, mais de plus en plus.

Ce matin, dans les pages Forum de La Presse, une finissante en science politique nous rappelle que dans le monde des fleurs coupées, surtout produites en Amérique du Sud ou en Amérique centrale, les conditions de travail des employées (ce sont souvent des femmes) sont si mauvaises, qu'on parle même d'exploitation:
Sous-traitance, salaires nettement insuffisants, graves problèmes de santé dus aux produits chimiques, de salubrité et de sécurité, congédiements injustes, heures supplémentaires excessives, absence de contrats, non-respect du droit à la libre association, pollution et exploitation excessive des ressources naturelles des régions (telle l'eau) où se concentrent les productions, sont au lot des problèmes générés par les secteurs de la floriculture, entre autres, de la Colombie, de l'Équateur, du Mexique, du Kenya et du Zimbabwe.

Il en avait été question dans Le Devoir du 22 septembre 2005, où l'on parlait de l'organisme Sierra Eco qui fait du commerce floral équitable, surtout au Québec et dans l'Est du Canada. En Europe, il existe sûrement quelques organismes du genre. Un exemple: le Flower Label Program, basé en Allemagne. Aujourd'hui, 14 février, leur page d'accueil nous rappelle justement de s'informer auprès de notre fleuriste pour vérifier la provenance des fleurs que nous souhaitons acheter.

Sauf que l'achat de fleurs coupées équitables ne sonne pas « écolo » pour tous. En effet, l'article du Devoir nous rappellait que « le transport par avion, que la fleur soit équitable ou non, est inévitable pour ce bien de consommation qui dispose de trois jours pour passer de la ferme équatorienne ou colombienne à la table de salon du Plateau Mont-Royal, à Montréal, ou du quartier Montcalm, à Québec... »

Alors la solution serait d'acheter des fleurs locales, mais elles sont difficiles à trouver, car au Québec, le marché local ne compte que pour 5 % des fleurs coupées. (Un exemple: Rose Drummond.) Ou bien, vous troquez les fleurs pour les baisers et les calins!

10 février 2007

Le timbre permanent pour moins de timbres à 1¢

Quelle bonne idée que celle du timbre permanent. Après, entre autres, la Grande-Bretagne, la Finlande, Israël, la Belgique, la France, la Norvège, Monaco et la Suède, le Canada découvre enfin le bonheur de ne plus avoir à acheter de timbres à faible valeur (par exemple à 1¢) à la suite d'une hausse de tarifs.

Depuis le 16 novembre 2006, Postes Canada offre ce nouveau timbre permanent qu'on reconnaît grâce à l'inscription de la lettre « P », que l'on achète au prix courant mais qui restera bon « à vie », même si le tarif d'envoi est augmenté. Il semble que le coût d'impression des timbres à 1¢ ait contribué à cette mesure souple qui est la bienvenue.

D'autant plus que, si vous êtes comme moi, vous envoyez probablement de moins en moins souvent de lettres par la poste. Il suffira maintenant d'avoir quelques timbres « P » sous la main...

Faits intéressants sur le timbre à 1¢, trouvés sur le site de Postes Canada:
Le timbre de 1 ¢ a été créé en 1859, soit avant la Confédération. Il était suffisant pour qu'une lettre soit livrée dans la ville d'où elle avait été postée ou dans la même région.

En 2005, Postes Canada a imprimé 60 millions de timbres de 1 ¢.

Si le prix d'une lettre à la poste avait augmenté selon l'inflation canadienne, il serait aujourd'hui d'environ 62 ¢. (Il est de 52¢.)

Petite question:
Au Canada, y a-t-il autre chose que le timbre à 1¢ qui puisse être acheté à ce prix ?

D'ailleurs, certains pays, dont la Nouvelle-Zélande et l'Australie ont retiré les pièces de 1¢ il y a au moins 10 ans, tout simplement parce que leur coût de production dépassait leur valeur. À quand la mort du « penny » ?

5 février 2007

Cinq minutes de bonne conscience

Vous avez éteint vos lumières de 19h55 à 20h00 le 1er février dernier, comme l'Alliance pour la planète nous invitait à le faire ? Je ne sais trop quelle portée cette initiative française, nommée 5 minutes de répit pour la planète, a eue hors de l'Europe (où elle semble avoir été un succès), mais ici, au Québec, on peut croire que suffisamment de blogues et ou d'organismes environnementaux en ont parlé pour qu'une quantité non négligeable de citoyens soient au courant.

Je suis certaine du bien-fondé de telles actions, petits ou grands symboles, qui mettent l'avenir de la Terre à la une des journaux. Mais j'ai toujours peur que plusieurs personnes y voient là une façon rapide (5 minutes!) de se faire une bonne conscience écolo sans que rien ou presque ne change par la suite dans leur quotidien. Le lendemain du « 5 minutes », le vendredi 2 février, avez-vous redemandé à la direction de votre entreprise de mettre en place un système de récupération du papier, des canettes et des bouteilles ? Avez-vous réduit la durée de votre douche matinale ? Avez-vous apporté votre repas au bureau plutôt que d'aller manger dans un lieu de restauration rapide ?

Il me semble, au Québec, que l'on s'auto-congratule bien rapidement des moindres gestes environnementaux. Nos bacs bleus sont bien pleins ? Bravo, mais peut-être cela veut-il simplement dire que l'on achète trop de choses emballées... Les véhicules hybrides se vendent mieux ici qu'ailleurs au Canada ? Bravo, mais ça reste une voiture dont la fabrication a nécessité énormément d'énergie très rarement produite de façon propre...

Mes inquiétudes sur les risques de ce genre d'initiatives (qui sont nécessaires, je le répète) sont partagées par Alain Dubuc dans La Presse du 4 février dernier. Bien que je ne sois pas d'accord avec sa façon de présenter la plupart de ses exemples, je ne peux m'empêcher d'être un peu d'accord quand il écrit, au sujet du fait que la Ville de Montréal ait décidé de sévir contre les automobilistes qui font tourner leur moteur inutilement que

« ces mesures ont aussi la vertu de donner aux administrations municipales une image verte pour pas cher. »

Sauf que, si c'est parce que les gens ont le désir d'avoir bonne conscience qu'on réussit à faire des progrès sur le plan environnemental, pourquoi ne pas aller en ce sens ? Bien sûr, c'est encore mieux d'éduquer et de sensibiliser, mais comme il est de plus en plus clair que le climat de la planète risque d'être bouleversé dans un avenir assez rapproché, tous les petits gestes comptent vraiment. Pour autant que chaque personne en pose plusieurs à la fois, par contre.

Le soir du « 5 minutes », je n'ai pas fait l'effort de penser à éteindre symboliquement les lumières de la maison. Mon conjoint non plus. (Toutefois, comme nous étions tout juste rentrés de Paris et épuisés par le décalage horaire, à cette heure-là, nous étions déjà couchés ou sur le point de le faire. Alors, techniquement, les lumières étaient éteintes, mais ça ne compte pas.) Je ne savais pas trop quoi en penser sur le coup. Maintenant, si c'était à refaire, j'éteindrais. Symboliquement. Et je partagerais ce moment avec le petit Francis, 3 ans, qui aura à vivre longtemps sur cette planète qui, en effet, plus que jamais, a bien besoin d'un petit répit.


10 janvier 2007

Vivre dans le Vieux-Québec

Le Vieux-Québec de moins en moins accessible aux locataires, lisait-on hier dans Le Devoir. La basse-ville de Québec de plus en plus huppée, selon La Presse d'aujourd'hui. Quelle place les vieilles parties de Québec font-elles à ceux et celles qui souhaitent y vivre ?

L'introduction de l'article du Devoir fait presque peur:
Le Vieux-Québec n'est plus ce qu'il était. Les étudiants et les artistes sont partis. Les salles de spectacles ferment les unes après les autres, et les Américains y achètent des appartements à prix fort qu'ils n'habitent parfois que quelques jours par an. Des résidants du coin commencent à se demander si leur vieux quartier ne risque pas de devenir une ville fantôme.

Tandis que le dernier paragraphe de l'article du Devoir me laisse songeuse:
Les commerçants, restaurateurs et hôteliers haut de gamme du croissant constitué par les quartiers du Petit Champlain, du Vieux-Port et de Saint-Roch se sont regroupés au sein d'une association baptisée la Clique («groupe de personnes qui s'unissent pour intriguer», précise-t-on sous la raison sociale de l'association). Et eux intriguent pour attirer les touristes dans cette basse ville de Québec, qui a longtemps vécu dans l'ombre des quartiers perchés en haut de la falaise. «Ils ont réussi, car le croissant est aujourd'hui fréquenté par un segment de clientèle plus jeune, intéressée par le luxe», constate Daniel Gagnon. [Ce dernier est le directeur des communications de l'Office du tourisme et des congrès de Québec.]
Je reviens donc à ma question de départ: Quelle place les vieilles parties de Québec font-elles à ceux et celles qui souhaitent y vivre ? Alors que plusieurs édifices à logements sont transformés en condos fort peu abordables, combien de citoyens de la Ville pourront encore s'offrir le Vieux-Québec ? Et qui voudra vivre dans un quartier où il n'y a plus d'épicerie, la dernière digne de ce nom ayant fermé boutique en 2005 ?

Je ne sais pas quoi en penser. Mon conjoint et moi avons habité le Vieux-Québec pendant deux ans, de 1999 à 2001. Un superbe appartement sur une rue magnifique et peu passante. Du pain et des croissants chauds à cinq minutes à pied, le dimanche matin. Une vue imprenable sur le fleuve Saint-Laurent. Mais les problèmes relatifs au stationnement, à la circulation très dense lors de certaines périodes l'été et au manque de services de proximité font en sorte que nous y repenserions avant de nous y installer de nouveau.

Je suis d'accord pour que Québec se fasse attrayante pour les touristes, mais il faut aussi laisser de la place pour les citoyens qui veulent y habiter, à l'année longue. Il faut réfléchir à la question et trouver des solutions avant que les seuls citoyens que verront les touristes soient ceux qui leur vendront des souvenirs et leur serviront leur repas.

3 janvier 2007

Patrick Ayotte le coyote

Le numéro de février 2007 du magazine Québec Science présente les 10 découvertes scientifiques québécoises de l'année 2006.

Parmi celles-ci, on trouve la formidable explication d'un phénomène physico-chimique encore incompris à ce jour, le comportement étrange de l'acide fluorhydrique (HF) à très basse température. Le jeune chercheur à qui l'on doit cette découverte est nul autre que Patrick Ayotte, mémorable personnage du département de physique de l'Université Laval du début des années 90. Plusieurs d'entre nous avaient alors été autant contaminés par sa belle folie qu'étonnés de sa grande intelligence.

La dernière fois que je l'ai vu, c'était à l'automne 2004, dans son labo de chimie à l'Université de Sherbrooke. Un beau labo tout neuf, juste popur lui ! Mais Patrick déplorait alors le manque d'intérêt des étudiants pour la chimie « ordinaire », la chimie pure. Il en reparle dans l'article du Québec Science:

Ce qui est à la mode, de nos jours, ce sont les formations multidisciplinaires, souvent très superficielles. Les étudiants sont moins attirés par les sciences fondamentales comme la chimie, la physique et les mathématiques. Mais les progrès les plus importants émergent fréquemment d'équipes dont les membres ont une formation approfondie.

On trouve ici d'autre information sur Patrick Ayotte.

Pourquoi « le coyote » ? Pour les mêmes raisons que « ôte-
ton-doigt-d'dans-mon-oreille ».