10 janvier 2007

Vivre dans le Vieux-Québec

Le Vieux-Québec de moins en moins accessible aux locataires, lisait-on hier dans Le Devoir. La basse-ville de Québec de plus en plus huppée, selon La Presse d'aujourd'hui. Quelle place les vieilles parties de Québec font-elles à ceux et celles qui souhaitent y vivre ?

L'introduction de l'article du Devoir fait presque peur:
Le Vieux-Québec n'est plus ce qu'il était. Les étudiants et les artistes sont partis. Les salles de spectacles ferment les unes après les autres, et les Américains y achètent des appartements à prix fort qu'ils n'habitent parfois que quelques jours par an. Des résidants du coin commencent à se demander si leur vieux quartier ne risque pas de devenir une ville fantôme.

Tandis que le dernier paragraphe de l'article du Devoir me laisse songeuse:
Les commerçants, restaurateurs et hôteliers haut de gamme du croissant constitué par les quartiers du Petit Champlain, du Vieux-Port et de Saint-Roch se sont regroupés au sein d'une association baptisée la Clique («groupe de personnes qui s'unissent pour intriguer», précise-t-on sous la raison sociale de l'association). Et eux intriguent pour attirer les touristes dans cette basse ville de Québec, qui a longtemps vécu dans l'ombre des quartiers perchés en haut de la falaise. «Ils ont réussi, car le croissant est aujourd'hui fréquenté par un segment de clientèle plus jeune, intéressée par le luxe», constate Daniel Gagnon. [Ce dernier est le directeur des communications de l'Office du tourisme et des congrès de Québec.]
Je reviens donc à ma question de départ: Quelle place les vieilles parties de Québec font-elles à ceux et celles qui souhaitent y vivre ? Alors que plusieurs édifices à logements sont transformés en condos fort peu abordables, combien de citoyens de la Ville pourront encore s'offrir le Vieux-Québec ? Et qui voudra vivre dans un quartier où il n'y a plus d'épicerie, la dernière digne de ce nom ayant fermé boutique en 2005 ?

Je ne sais pas quoi en penser. Mon conjoint et moi avons habité le Vieux-Québec pendant deux ans, de 1999 à 2001. Un superbe appartement sur une rue magnifique et peu passante. Du pain et des croissants chauds à cinq minutes à pied, le dimanche matin. Une vue imprenable sur le fleuve Saint-Laurent. Mais les problèmes relatifs au stationnement, à la circulation très dense lors de certaines périodes l'été et au manque de services de proximité font en sorte que nous y repenserions avant de nous y installer de nouveau.

Je suis d'accord pour que Québec se fasse attrayante pour les touristes, mais il faut aussi laisser de la place pour les citoyens qui veulent y habiter, à l'année longue. Il faut réfléchir à la question et trouver des solutions avant que les seuls citoyens que verront les touristes soient ceux qui leur vendront des souvenirs et leur serviront leur repas.

3 janvier 2007

Patrick Ayotte le coyote

Le numéro de février 2007 du magazine Québec Science présente les 10 découvertes scientifiques québécoises de l'année 2006.

Parmi celles-ci, on trouve la formidable explication d'un phénomène physico-chimique encore incompris à ce jour, le comportement étrange de l'acide fluorhydrique (HF) à très basse température. Le jeune chercheur à qui l'on doit cette découverte est nul autre que Patrick Ayotte, mémorable personnage du département de physique de l'Université Laval du début des années 90. Plusieurs d'entre nous avaient alors été autant contaminés par sa belle folie qu'étonnés de sa grande intelligence.

La dernière fois que je l'ai vu, c'était à l'automne 2004, dans son labo de chimie à l'Université de Sherbrooke. Un beau labo tout neuf, juste popur lui ! Mais Patrick déplorait alors le manque d'intérêt des étudiants pour la chimie « ordinaire », la chimie pure. Il en reparle dans l'article du Québec Science:

Ce qui est à la mode, de nos jours, ce sont les formations multidisciplinaires, souvent très superficielles. Les étudiants sont moins attirés par les sciences fondamentales comme la chimie, la physique et les mathématiques. Mais les progrès les plus importants émergent fréquemment d'équipes dont les membres ont une formation approfondie.

On trouve ici d'autre information sur Patrick Ayotte.

Pourquoi « le coyote » ? Pour les mêmes raisons que « ôte-
ton-doigt-d'dans-mon-oreille ».