23 juin 2007

La Chine et les GES

La Chine est maintenant le pays qui émet le plus de gaz à effet de serre (GES). Au total, entendons-nous. Car pour ce qui est des émissions per capita, la Chine est encore loin du compte par rapport aux pays industrialisés tels le Canada ou les États-Unis. Par exemple, selon le gouvernement chinois, les émissions représentent 3,65 tonnes par habitant chinois, alors que celles des Pays-Bas atteignent 11,4 tonnes. Au Canada, en 1999, elles étaient de 24 tonnes par habitant. Ouf...

Ce « rattrapage » de la Chine est venu beaucoup plus rapidement que prévu: l'an dernier, l'Agence Internationale de l'Énergie, avait annoncé que la Chine devancerait les États-Unis au chapitre des émissions de GES en 2009. En 2004, on croyait que cela se produirait en 2025!

Cette hausse vertigineuse des émissions chinoises est inquiétante, d'autant plus qu'on prévoit y construire encore plusieurs centaines de centrales au charbon dans les prochaines décennies. Comme chacune de ces centrales aura une durée de vie d'environ 50 ans, on voit mal comment la Chine pourrait entrevoir de réduire un jour ses émissions...

... surtout si l'on continue de faire de la Chine « l'usine du monde»! (Cette expression vient du porte-parole des Affaires étrangères de la Chine, Qin Gang, cité dans un entrefilet du Devoir de vendredi le 22 juin 2007). La Chine est devenue notre garde-robe, notre fabricant de meubles et de jouets, et même parfois notre garde-manger. Je ne sais même pas s'il est possible de mener une vie nord-américaine « normale» sans jamais rien acheter qui provienne de la Chine.

Comment peut-on condamner les fortes émissions de GES chinoises d'un côté et y transférer la production de milliers de biens de l'autre ? Le porte-parole chinois parle d'« hypocrisie » des riches Occidentaux. On peut être en désaccord avec la Chine sur plusieurs plans, mais je ne peux que me sentir visée par cette accusation. Même si, en soit, on ne réglera jamais rien en se renvoyant la balle ainsi. On n'en est plus à trouver à qui la faute, mais plutôt à quand les vraies solutions. Sauf que c'est vraiment nous, dont moi, Sophie, de Québec, qui sommes responsables en grande partie de la hausse vertigineuse des émissions de GES en Chine.

Note: aux futures centrales au charbon chinoises s'ajouteront des centaines d'autres qui seront construites aux États-Unis ou ailleurs dans les années à venir. Lire à ce sujet: Les faiseurs de pluie, The Weather Makers, en anglais, de Tim Flannery. Excellent pour tout comprendre des changements climatiques. Courts chapitres, texte bien vulgarisé.)