15 mars 2007

Pollution lumineuse au Québec

En lien avec la note précédente, j'apporte votre attention sur la page de l'AstroLab du Mont-Mégantic qui traite de leur lutte contre la pollution lumineuse. C'est sérieux, car cette dernière pourrait compromettre, à moyen terme, les activités professionnelles de l'Observatoire, un des plus efficaces au Canada et un des observatoires universitaires les mieux équipés au monde.

On y apprend, au sujet de la pollution lumineuse qu'elle:
... croît à un rythme annuel de 5 à 10% et [qu'elle] compromet ainsi la rentabilité scientifique et la vocation de l’OMM.

... affecte la migration de certains oiseaux puisqu’ils se guident à l’aide des étoiles,
ou encore, qu’ils viennent s’écraser contre les gratte-ciel illuminés des centres-villes. À Toronto seulement, il y a 24 000 volatiles qui meurent de cette façon à chaque année.

... nuit à des insectes et des papillons qui sont piégés en s’approchant trop des zones artificiellement éclairées, causant leur perte, et fragilisant ainsi la chaîne alimentaire.

... cause la mort de bébés tortues qui ne trouvent plus leur chemin vers la mer et qui vont, par millions, vers des sources lumineuses autres que le reflet des étoiles sur la mer.

... est presque absente à Tucson, en Arizona, qui devint en 1972 la première ville (600 000 habitants) à adopter une réglementation de l’éclairage extérieur. En plein coeur de la ville, la Voie lactée est accessible à tous !
La situation au Québec? C'est catastrophique:
La Ville de Québec avec ses quelques 300 000 habitants est aussi lumineuse que Boston avec ses 5 millions d’habitants!

La Ville de Montréal est aussi lumineuse que New-York!

Comme la région du mont Mégantic demeure un des seuls endroits dans le sud du Québec où le
ciel est encore peu pollué, il importe de le préserver.

Chasse aux étoiles planétaire

Vite! Il ne reste plus que quelques jours pour enregistrer votre participation à la 2e édition de GLOBE at night, une initiative d'importants organismes scientifiques gouvernementaux.

Il s'agit de retrouver et observer la constellation d'Orion et de faire correspondre ce que vous en voyez (très peu si vous êtes en région urbaine, davantage si vous êtes en zone rurale) à des chartes pré-établies. Les étapes sont faciles à suivre (même si ce n'est qu'en anglais).

Plusieurs objectifs sont visés par cette activité à laquelle participent plus d'une centaine de pays; en particulier initier à l'observation des étoiles et faire prendre conscience du phénomène de pollution lumineuse, qui nuit à l'observation terrestre du ciel étoilé.

Comme cette activité prend fin le 21 mars, on saura bientôt qui sont les « champions » de la pollution lumineuse. Mais à ce titre, je sais déjà que le Québec fait figure de parent pauvre. On éclaire trop (nos rues, nos édifices, etc.), et surtout, on les éclaire peu efficacement. J'en reparlerai un jour.