8 décembre 2008

Aller à pied à l'école

Statistique surprenante: au Canada, seulement 30% des élèves du primaire marchent ou prennent leur vélo pour aller à l'école. Ils étaient 80% à le faire en 1971.

Plusieurs facteurs sont en cause, selon le directeur de l'enquête (Paul Lewis professeur d'urbanisme à l'École d'aménagement de l'Université de Montréal), dont Le Devoir présentait un résumé dans son édition du 4 décembre. (Le texte est barré aux non-abonnés et curieusement, moi-même, qui suis une abonnée, n'arrive pas à y accéder...)

Les principux facteurs sont:

1. L'école du quartier n'est souvent plus le premier choix des parents, qui cherchent le programme ou la pédagogie qu'ils pensent convenir le mieux à leurs enfants.

2. La tolérance à la marche est considérablement réduite. (Commentaire personnel: Cette tolérance a diminué pas seulement pour les enfants, mais aussi pour les adultes; plusieurs parents ne savent même pas à quelle distance à pied se trouve leur école de quartier, ni les principaux lieux de loisir ou commerces de leur quartier.)

3. La perception de la sécurité a aussi changé. Les parents attendent que l'enfant soit plus vieux avant de le laisser marcher seul dans la rue. (Commentaire personnel: C'est bien certain que moins les enfants du quartier iront à l'école à pied ou à vélo, moins l'aspect sécuritaire lié au fait de circuler en groupe sera présent. Dans mon enfance, nous allions à l'école en «gang», les plus jeunes étant accompagnés des plus vieux.)

Il me semble que si une ville (une province, un pays) faisait de cet enjeu (augmenter les transports actifs chez les jeunes - et leurs parents!) une priorité, nous y gagnerions sur plusieurs points: un aménagement urbain plus invitant et sécuritaire pour les piétons et les vélos, moins de pollution, une population en meilleure santé, un plus grand sentiment d'appartenance à notre quartier, notre ville, notre école, etc. Sans compter les bienfaits psychologiques apportés par le fait de s'aérer les poumons et l'esprit avant de se mettre au travail pendant de longues heures.

Des initiatives diverses existent déjà pour faire la promotion de la marche pour aller à l'école. Au Québec, il semble que ce soit l'organisme Vélo Québec qui en fasse la promotion.

Je vois cette baisse du nombre d'enfants qui vont à l'école à pied comme un symptôme de notre maladie collective qui fait de nous des êtes de plus en plus déconnectés de notre environnement naturel. Une lecture m'attend d'ailleurs à ce sujet: Last Child in the Woods de Richard Louv, un plaidoyer pour un retour des enfants dans la nature.

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